Bioéthanol ou biodiesel, les biocarburants émettent plus de CO₂ que les fossiles qu’ils remplacent, détruisent les forêts, réduisent les réserves d’eau et les surfaces agricoles destinées à l’alimentation. Tonton… pourquoi tu tousses ?
Un peu d’histoire
En 2002, l’ADEME et la DIREM publient un rapport concluant à des gains énergétiques et climatiques par rapport aux fossiles. Les politiques s’y engouffrent : milliards de subventions, vitrine « écologique » facile… et le bioéthanol coule à flot. Problème : depuis le début, les scientifiques répètent qu’il faut attendre une analyse globale (impacts indirects compris) avant de trancher sérieusement. On a préféré foncer.
Ce que montrent les études récentes
Les résultats accumulés ces dernières années sont clairs, nets et (très) décevants. Dernier en date : une analyse Cerulogy publiée le 9 octobre 2025 par l’ONG Transport & Environment (T&E), qui travaille à la décarbonation des transports depuis Bruxelles.
Mais pourquoi donc ? On avait juste « oublié » quelques menus détails :
Un appétit démesuré en terres
Une empreinte eau qui explose
Produire ces carburants consomme énormément d’eau : pour 100 km, compter environ 3000 litres d’eau évaporés en biocarburant, contre 113 pour les fossiles et 20 pour un véhicule électrique. Moins de couverture végétale, c’est aussi des sols plus pauvres, donc une capacité d’absorption et de rétention en eau bien plus faible. Cercle vicieux au détriment des populations et des écosystèmes locaux.
À la veille de la COP30 : un enjeu politique
Le Brésil, hôte de la COP30 en novembre, est l’un des producteurs de biocarburants à la croissance la plus rapide, rattrapant les États‑Unis. Le moratoire sur le soja dans les zones amazoniennes déforestées a même été suspendu, avant un rétablissement provisoire par la justice — signe d’un contexte tendu.
En bref
« Les biocarburants sont une très mauvaise solution climatique et un gaspillage effarant de terres, de nourriture et d’argent public », résume Cian Delaney (T&E). L’ONG appelle les dirigeants qui se réuniront à Belém à mettre le holà sur ces carburants, alors que la demande pourrait encore grimper de 40% d’ici 2030.