PressenzaLe Prix Nobel de la paix s’éloigne-t-il de l’esprit d’Alfred Nobel ? C’est l’accusation qui monte : loin d’honorer celles et ceux qui désarment les conflits, le trophée sacrerait des figures du pouvoir dont les actes contredisent l’idéal de paix.
Quelques exemples controversés :
- Henry Kissinger, primé en 1973 au cœur de campagnes militaires meurtrières (Vietnam, Chili, Bangladesh, Cambodge, Laos…). Son co-lauréat vietnamien, Lê Đức Thọ, a eu l’honnêteté de refuser ce prix.
- Barack Obama, récompensé en 2009, pendant que ses drones frappaient dans plusieurs guerres.
- Aung San Suu Kyi, icône birmane de la démocratie, devenue silencieuse (voire complice) devant les exactions contre les Rohingyas.
- Même constat pour des architectes d’accords au Proche-Orient responsables de plusieurs décennies de guerre.
À l’inverse, de nombreuses voix restent hors-champ. Intellectuel·les dissident·es, militant·es écologistes, réseaux humanitaires, travailleur·euses de terrain dans les zones de conflit : une galaxie d’acteurs de la paix décisifs sur le terrain… mais invisibles à Oslo.